Il était une fois un petit bonhomme,
s'étant perdu dans les rues de Babylone.
Je l'avais rencontré alors que je n'étais
pas non plus renseingné sur la localité.
Il m'avait dit " Viens avec moi'',
à nous deux on ne se perdra pas.
Je serai toujours là pour toi,
mais moi je ne le croyais pas.
Et puis le temps a passé, on s'est bien amusé,
je le connaissais par coeur, lui il m'adorait.
Mais le bonheur s'en est allé,
et la vie s'est résolue à nous séparer.
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ref:
Ce n'est pas ma femme ni mon enfant,
ce petit bonhomme si important,
à mes yeux, à mon coeur, je l'ai nommé lui,
c'est mon ami, mon ami.
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Ce n'est pas parce qu'il n'était plus à mes cotés,
que je devais forçemment sombrer,
dans la peine et la culpabilité,
de l'avoir laissé sans moi à ses cotés.
La vie a été si dûre pour nous deux,
à savoir comment exhausser ce voeux.
Ce voeux qui était d'enfin nous retrouver,
et de nouveaux ensemble pouvoir marcher.
Se rendre meilleur et ce en chaque instant,
Nous apporter mutuellement un soutient manquant.
Se prendre dans nos bras les jours de vague à l'âme,
Et garder intacte la confiance de nos âmes.
Juste une nuit où une bonne amie et moi avons trouver ces quelques vers...
Rêves
PIERRE :Il existe un endroit, cher à nos yeux,
FLEUR :Là où nous nous rejoingnons, tout les deux.
Un endroit où les regards ne sont plus,
Où seuls les gestes sont lois,
=
Il ne faut point y arriver quand nous ne nous voyons pas,
Simplement y arriver quand nous n'y croyons plus.
Et se retouver nous deux, prisonniers de nos bras,
Etreints, la, juste moi contre toi.
=
Dans l'inconscience et la chaleur de ton coeur qui bat,
En ton sein, je me refugis et écoute tendrement ta voix.
Un endroit où caché de toi, je n'ai plus honte de moi,
Un lieu ou sont sublimés nos plus profonds emois.
=
Je me demande des fois si le temps nous volera,
Ces si precieux instants de nos moites ébats.
Ces moments où nos corps assemblé formerons la tendresse d'un acte d'espoir,
Dans l'idée d'encore et toujours en ce lieu se revoir.
=
Mais par moments nous perdons nos repères quand arrive le soir,
Quand tout d'un coup cet amour semble si dérisoire.
Le chemin pour parvenir à nous devient de noir,
L'enfer nous conte alors toutes ses histoires
=
Mais une fois endormis, il nous est permis d'y acceder, et enfin de croire,
De repasser de l'autre coté du miroir,
Quitter un monde pour en rejoindre un autre, plus beau,
Dans ce reve, ensembles, tout deux sur l'eau.
=
Ensembles, mais notre lendemain nous met dos à dos,
Desunis, voguant sur de différents flots.
Des flots où se reflète soudain l'aube de nos maux,
Où nos regards ,s'eloignent, tant que nos mots,
= Ne sont plus que des souvenirs, quand nous nous réveillons, séparés par le matin arrivant trop tôt.
Fleur & Pierre,
Clip en cours de construction.
Musique:
fifine le 22-11-2007 à 17:15:06 #
ceux poeme été dedicassé pr moi!!
merci pr tt sa ma bokou touché bisx
Le grincement des lourdes cuirasses, immaculées de sang encore chaud, rythmait le fracas terrible de cette sauvagerie, organisée par les hauts dirigeants du royaume d'Erchnobrim. Je n’étais alors qu'un enfant quand cela m'est arrivé. je combattait pourtant avec tant de haine...la vu du sang ,les hurlements d'hommes criant la folie, cette marrée de cadavres jonchée à mes pied. Tout cela était pour moi, en ce moment, dérisoire comme une pensée futile traversant agilement les recoins sombre de mon innocente conscience. Je remontais difficilement les plaines d'atormia et le soleil commençait à pointer au sud; jamais de ma vie je n'avais vu pareil paysage. Ce vaste terrain d'herbe basse était parsemé de mort aux allures d’anges criants leurs haines. Un frisson parcouru soudain tout le long de mon corps, fixant cette macabre représentation théâtrale, je me mis alors en route à travers barbares et fantassins.
Mon seul but était de rejoindre mon père, monté au front, voici quatre heures. Je n'était plus qu'a une centaine de mètres...Je reçu alors un coup derrière la tête...le calme...le noir entourait mon corps fébrile. Étais-je mort? Sur l'instant je douté de ma réponse. Allais-je rejoindre ma mère dans le Valahla? Ou me réveillerais-je d'un sinistre cauchemar?
Le temps me donna la réponse...Quand la lumière du soleil me réveilla, un calme assommant s'était abattu sur la bataille. Malgré le choc et mes jambes encore faible, je couru comme un forcené jusqu'aux portes de la cité. D'un coup je tomba a genoux devant ce que je redoutais quelques heure au paravent...mon père était là, adossé au mur de l’enceinte, tué d'un coup de hache dans le ventre.
Je n'eu pas le temps de donné réponse de mes sentiment, un léger sifflement m'interpella...tombé à terre, je me senti alors partir. Mais ce fut dans un sentiment de soulage. Mes yeux se refermèrent sur un monde trop cruel. J’entendis déjà mes parents m'appeler. Enfin le repos...ma ligné retrouvé je n'avais que faire d'un espoir mourant dans des pensée de plus en plus joyeuse...
petitpierre le 11-07-2007 à 02:06:34 # (site)
remerciments spontannés!
Dodoche le 11-07-2007 à 00:52:59 #
Moi celui la jlm bien!!Continu sur cette voi si c vraimen ske tu aime fer!!Les debut son tj difficiles mais plus on recoi de critik plu on avance!alor bha jte souhaite tte la merde posible!
*ViSiO*
Cela faisait quatre heures que je roulais sur la route quarante-sept. J’étais parti de Portland dans l’Oregon pour rejoindre ma femme Cheryl et ma fille Sidney à Boise dans l’Idaho. Soit six cent kilomètres de routes montagneuses. Elles étaient parties chez ma mère pour les vacances d’hiver, depuis trois jours. Je n’étais pas parti avec elles, car je n’étais en vacance que depuis la veille. Je m’étais mis en route ce matin à huit heures et demi avec ma vieille Ford chargée comme une mule, car Cheryl était partit mercredi matin avec le strict minimum. Le fait d’être en vacance était pour moi très appréciable car cela faisait près d’un an que je n’en avais pas pris. C’est vrai qu’avec mon boulot je n’en avais pas trop le temps.
J’étais le patron d’une PME de maçonnerie dans la banlieue de Portland ; une petite entreprise se portant très bien d’ailleurs. Vu sa taille je n’avais que peu d’employés, il y avait Kerry Chaman la secrétaire, Max Stamford mon chef d’équipe et bien sur Wil Freeman, Peter Santiano, Joe Lockley, Micky Blackfields et Josh Harper mes ouvriers. Une super équipe que j’avais recruté grâce à des relations et aux bouches à oreilles. Ils faisaient du bon boulot ces mecs là, il faut dire qu’ils étaient bien payés aussi. Des ouvriers payés à dix dollars de l’heure ce n’était pas très répandu dans ce secteur d’activité. Et ça mes mecs ils le savaient et ils me le rendaient bien. Bon il y avait toujours ce satané Josh qui se plaignait quasi tout le temps, mais heureusement je pouvais toujours compter sur Max pour le recadrer et le motiver. Max était un ami de longue date, on avait fait nos classes ensemble et par la suite nous avions eu l’idée de monter cette PME. Bon se qui est sûr c’est qu’à cette époque Max et moi étions fauchés comme les blés. On vivait chacun dans un trou à rats dans le centre ville de Portland et on travaillait à droite à gauche, et au black le plus fréquemment que je sache. C’était à cette époque que j’avais rencontré Cheryl. Elle était la fille d’un homme d’affaire travaillant dans l’export import de prêt-à-porter. Il se prénommait Carter Dixit, un homme droit, franc du collier. Il aimait sa fille plus que tout mais n’était pas du genre à faire confiance à n’importe quel petit ami qu’aurait pu avoir Cheryl. Et pourtant, dieu seul sait ce qu’elle lui avait dit, il fut au courant de ma situation et se proposa de m’aider. Cela m’avait surpris à l’époque car je ne sortais avec Cheryl que depuis six mois. Il était venu me voir un soir qu’elle n’était pas là et m’avais mis les mains sur mes épaules en me disant qu’il était prêt à financer mon projet à une seule condition. Cette condition était que je prenne soins de Cheryl et que je me maris avec elle la même année. Ce qui était sûr c’est qu’il venait de me donner sa main, en quelque sorte. Deux mois après, Cheryl et moi étions mariés, Carter avait tenu promesse et nous avait, à Max et moi donné le financement nécessaire à la création de nôtre boîte. Ce fut la plus belle année de ma vie, en plus Cheryl m’avait annoncé qu’elle était enceinte près de trois mois après les noces. Et depuis, six années s’étaient écoulées, l’entreprise marchait bon train. Elle était en pleine expansion. Voilà un an, j’avais agrandi l’entrepôt de deux cent mètres carrés et embauché Wil en plus. Il faut avoué que ces temps-ci le bâtiment rapportait énormément. La banlieux de Portland s’était considérablement étendue, surtout au nord là ou était mon entreprise. D’ailleurs, Montgomery qui, il y dix années de cela était un petit village, cité dortoir voisine de portland, en faisait maintenant partie. Comme le Bronx à New York. Les chantiers se sont alors multiplié en l’espace d’une dizaine d’années, surtout depuis trois ans de ça. Le fait de construire des quartiers entièrement constitués de maison ressemblant les unes aux autres était en vogue. Moi j’avais trouvé le piston, je m’étais lié d’amitié avec un contremaître qui me rencardait sur toutes les nouvelles occasions. Et depuis je n’envoyais mes hommes que sur des chantiers de ce type. C’était l’occasion de gagner du temps et comme chacun sait, le temps c’est de l’argent. Et de plus, cela payait bien ces lotissements préfabriqués. Donc après plus d’une année sans repos, Cheryl et moi avions projeté de fêter thanksgiving chez ma mère, puis de passer le restant des vacances à Salt lake city pour les jeux olympiques d’hiver. Enfin un moment privilégié avec ma femme et ma fille, j’en avais tellement rêvé et me voilà sur la route pour aller les rejoindre. Il était alors bientôt onze heures…
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Il faisait un temps de chien sur la route. Une bonne averse et beaucoup de vent me rendaient la conduite difficile. Pourtant, la veille la météo annonçait beau temps pendant plus de trois jours. On ne devait voir arriver de dépression que pour le mardi mais apparemment ils s’étaient trompés. Il ne faut pas se fier à ce qu’ils disent, il est vrai, mais ce fut rare que le service de la météo se trompe à ce point. J’allumais la radio ayant pour intention d’écouter de nouvelles prévisions mais tout ce que j’entendis fût un grésillement irrégulier. J’espérais qu’en tournant la molette je capterais une autre station mais il n’en était rien, toujours ce grésillement. Je l’éteignis donc mais au moment ou je relevais le regard sur la route, je vis une personne plantée au milieu. Pris par surprise j’eu instinctivement le réflexe de braquer à droite pour l’éviter. La voiture fit un tête à queue et alla finir dans le fausset violement. Ma tête percuta la fenêtre et l’air bag sortit immédiatement. Je perdis connaissance et me réveillai presque vingt minutes plus tard la tête ankylosée. Le choc m’avait fait taper la tête et je saignais car le tissu de l’airbag en était imprégné. Je pris deux minutes pour récupérer car j’étais encore dans le flou. J’ouvris ensuite la porte et détachai ma ceinture de sécurité. Je m’extirpai assez difficilement de l’airbag car celui-ci était encore gonflé. Une fois dehors, je me teins à la portière, mes jambes me tenaient faiblement et mon équilibre était quelque peu déstabilisé. Mes esprits récupérés, je regardai tout autour de moi pour voir si la personne qui était sur la route, et m’avait fait faire cette cascade était toujours là, mais en vain car je fût tout seul planté sur la chaussée. Incompréhensible.
La voiture était complètement dans le fausset et s’était encastrée sur une grosse branche qui avait traversait la vitre arrière droite. C’était évidant, je ne pourrais pas m’en sortir seul sur ce coup-là, il me faillait de l’aide mais ou trouver quelqu’un ? Ma pensé première était que j’allais marcher un bon moment avant de trouver un semblant de civilisation. En refermant la porte je m’aperçu qu’il y avait un panneau juste devant la voiture. Il y était marqué le nom de deux villages ; l’un s’appelait Highckrik à soixante miles et l’autre était Fearsmoutain situé juste à douze miles. Je ne pris pas cent ans pour réfléchir, je parti en hâte en allant dans la direction inverse de ma première destination. Au bout de dix minutes de marche, je vis une petite route sur ma droite avec un vieux panneau en bois où il y était écrit le nom du village que je voulais rejoindre. La peinture qui avait servi à son écriture était craquelée et tellement vieille que l’on pouvait à peine voir ce qui y était écrit. La route, qui filait tout droit à flan de montagne, était si exigu que deux voiture n’auraient pas pu se croiser. Le goudron y était très abîmé et de l’herbe poussait abondamment dans ses moindres aspérités, comme si plus aucun véhicule ne l’avait empreinté. Sur ma gauche, la rambarde de sécurité était toute tordue, mais à mon grand étonnement, elle l’était régulièrement. Elle était couverte d’un lichen rougeâtre avec des taches blanches difformes. Cela valut de me poser quelques questions.
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Près d’un quart d’heure plus tard, j’arrivai sur un pont. A ma grande surprise je vis qu’il était composé de deux cortes tendues avec de vieilles planches sur un vide angoissant. A ce moment l’idée de rebrousser chemin me traversa l’esprit. Ayant le vertige depuis ma plus tendre enfance, le fait de m’aventurer sur cette construction si inquiétante me paraissait dangereux. Mais après deux minutes de réflexion je me dis que je n’avais, hélas le choix. Ce village était le plus proche de ma voiture et revenir à celle-ci ne servirai à rien, puisque après plus de dix minutes passées à marché sur la route quarante-sept, je n’avais croisé aucun véhicule. Je m’engageai alors sur cette infrastructure fragile et mouvante avec une appréhension de plus en plus grande. Je pris la main courante en avançant lentement, la tête relevée pour ne pas regarder de par le bas. Ce fût vraiment éprouvant. Arrivé presque au milieu j’aperçu un oiseau dans le ciel blanc, oiseau qui me parût d’ailleurs démesurément immense. Je me retournai pour le suivre du regard quand mon pied droit glissa sur le coté. Je tombai lourdement sur les lattes de bois qui éclatèrent en plusieurs morceaux. En tombant j’eu le réflexe de bien empoigner la main courante avec ma main droite, qui ne l’avait pas lâchée. Mes deux jambes passèrent dans le vide. Pris de panique je gesticulai de tout mon corps en criant sauvagement. Je me mis à regarder partout tout autour de moi et mon regard se posa soudainement au bout du pont. Il y avait une petite fille au milieu du chemin, les épaules parallèle à celui-ci, et la tête légèrement tournée en ma direction avec ses longs cheveux bruns sur son visage.
Elle était habillée d’une longue robe noire avec des petits motifs blancs et des chaussures noires cirées. Automatiquement je lui criai de m’aider, mais la petite ne bougeait pas immobile, me fixant de ses yeux noirs grand ouverts à travers ses cheveux. En recommençant à gesticuler et à lui crier de me venir en aide, j’essayai de lui faire un signe de la main gauche, le coude posé sur le bord d’une planche. Mais tout à coup la planche se rompit sous mon poids, mon corps bascula et mon portable tomba dans le précipice. J’étais totalement effrayé, tout mon poids reposait sur ma main droite qui commençait à lâcher prise. Sur le coup, pris par la peur aucun son ne sortait de ma bouche. De ma posture je ne pouvais plus voir la petite fille. En essayant de me balancer, je me saisi du rebord d’une planche, mais à ce moment ma main droite lâcha prise. Tout mon poids se bascula sur ma main gauche, saisie de cette planche humide. Mais celle-ci dérapa à son tour. Mon corps tomba dans le vide. En chutant j’aperçu brièvement la petite fille, planté au bord du précipice. Je la vis de plus en plus petite, l’éloignement et un brouillard dense troublant ma vue. Une larme se décolla alors de mon visage et se perdit dans mon champ de vision. Ce fut la dernière chose que je vis…
------(peut être 2°chapitre)------
Sidney arriva en hâte devant sa mère, sortant à peine de la douche et encore toute moite sous son peignoir.
- Maman ? demanda Sidney en regardant sa mère avec des yeux de chien.
- Oui, quoi ? Lui répondit Cheryl calmement. Cheryl était en train de faire les valises quand Sidney était entrée. Elle pliait méthodiquement ses affaires pour qu’elles prennent le moins de place possible.
- Je suis obligée d’y aller ? Tu sais bien que samedi soir c’est l’anniversaire de rebecca.
- Je sais, mais tu n’as pas vu ta grand-mère depuis très longtemps. Et puis c’était prévu depuis un bon moment, lui répondit-elle tout en continuant son rangement.
- Mais je lui avais promis ! dit Sidney aussi sec.
- Il ne faut pas faire de promesse que tu ne peux pas tenir, c’est tout ! Rétorqua Cheryl en regardant sa fille d’un air nonchalant.
- Ha ha ha ! J’adore, t’es super marrante maman !
- Je n’essaye pas d’être marrante mais d’être réaliste, c’est là toute la difficulté que tu as, ma fille, à me comprendre, dit-elle sur un ton ironique.
- Mais bien sur… Je crois que pour que j’arrive à te comprendre, il me faudrait quelques cheveux blancs et deux grammes d’alcool dans le sang non ? Continua-t-elle dans un persiflage dont elle seule avait le secret. Sa mère devint toute blanche et arrêta de ranger sa valise. Elle tourna la tête et se mit à fixer sa fille d’un regard froid et inexpressif. Elle ouvra les lèvres comme pour dire un mot mais rien ne sortit. Au bout d’une dizaine de seconde elle se remit à son rangement et dit d’une voie à peine audible :
- Dépêches-toi d’aller faire tes affaires, on doit partir avant onze heures si on veut avoir une chance d’arriver chez Janice avant la tombée de la nuit. Sidney regarda le plancher tout en soupirant exagérément. Elle repartit dans le couloir et Cheryl l’entendit ronchonner. A peine Sydney sortie de sa chambre, elle alla fermer la porte et s’assit sur le rebord défait de son lit. La tête prisonnière de ses deux mains, elle se mit à pleurer tout doucement, comme pour ne pas être entendue de sa fille.
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Elle ne comprenait pas pourquoi elle n’arrivait pas à être suffisamment autoritaire avec sa fille. Il est vrai que Sidney était devenue une adolescente, mais Cheryl n’était jamais parvenue à se faire respecter d’elle. Depuis bientôt six années de ça, cela avait empiré quand Cheryl s’était retrouvé au chômage technique. La firme dans laquelle elle travaillait depuis dix ans avait subit une vague de licenciement massif, et elle s’était retrouvé du jour au lendemain sans rien, coincée à la maison. A cette époque Cheryl attendait un autre enfant et n’était qu’à trois mois de l’accouchement. Ce fût une dure épreuve pour elle. Du fait de cette rupture si soudaine avec ses habitudes, elle avait fait une fausse couche. Cela s’était mal passé et Cheryl était devenue stérile. Ce fût un choc pour elle et pour toute la famille. Sidney n’avait alors que neuf ans et d’après Neil, son père, c’était à partir de ce moment qu’elle avait commencé à « changer ». Elle n’était plus là même, ça c’est sur. Elle était devenue froide, sinistre, insolente et s’était complètement renfermée dans son monde, loin de ces parents et loin du monde en général. Avant cet incident, Sidney était une fille plutôt douce et agréable, copine comme jamais avec sa mère et entourée d’amies. Elle riait fréquemment et n’était pas aussi susceptible qu’aujourd’hui. Mais ses dix ans passé ce fût un tournant assez dur à négocier pour ses parents. Elle était devenue en l’espace de deux mois, une peste digne d’être la fille à Satan. Neil et Cheryl l’avaient envoyé à l’age de douze ans, dans un internat réputé assez sévère. Mais bien évidement cela n’avait pas pris. Sidney s’était fait renvoyé au bout d’un mois. Le plus dur pour ses parents était qu’ils s’apercevaient de jour en jour du déclin de leur fille. Ils voyaient bien qu’elle n’était pas bien dans sa peau, mais ils ne savaient pas quoi faire pour l’aider. Ils avaient même essayé de la faire faire suivre par un pédopsychiatre, mais sans trop de résultats.
Près de six moi après sa fausse couche, Cheryl s’était mise à la boisson. Au début, commençant par une bouteille de vin par jour, et de semaines en semaines les bouteilles se multipliaient. Cheryl aussi vivait dans son monde, un monde fait de torpeur et de lassitude. Elle passait ses journées, affalée sur le sofa du salon, devant l’écran de télé avec sa bouteille à coté d’elle, et toujours un sachet de chips ouvert, posé sur la table basse. Il arrivait à Sidney de regarder sa mère, cachée dans l’ombre du couloir, alors qu’elle revenait du collège. Elle la fixait des fois pendant plus d’une vingtaine de minute sans dire un mot. Souvent même sa mère ne regardait même pas la télévision, mais contemplait d’un air hébété le plafond ou bien le paquet de chips. Et puis Neil rentrait, elle rangeait aussitôt les cadavres de bouteilles et remettait celles pleines dans sa cachette. Mais son mari s’en était aperçu depuis un bon moment, mais seulement, il n’avait jamais osé en parler avec elle par crainte qu’elle se brusque et ne fasse quelque chose de redouté pour lui. Comme se couper les veines, se tirer une balle ou même se suicider avec Sidney. Bien sur cela ne pourrait jamais arriver, pensait-il, mais on ne pouvait être sûr de rien. Il est vrai que Cheryl était tellement mal depuis tout ce temps, mais Neil l’aimait de tout son cœur et l’idée de la quitter elle et Sidney, ne lui avait jamais effleurée l’esprit. Au contraire, dans son coin, il faisait tout pour arranger les choses. Quand Cheryl faisait ces crise de démence il était toujours là pour s’occuper d’elle et la calmer. Quand elle n’était pas apte à bien s’occuper de la maison s’était lui, en revenant du travail qui faisait toutes les tâches ménagères. Et cela, sans broncher, sans dire quoi que ce soit qui pourrait accabler Cheryl ou la mettre dans des états furibonds que lui-même n’arriverait pas à gérer. Il faisait tout son possible pour conserver son couple en bonne santé. Bien sûr, de cela, il n’en avait pas toucher un mot aux parent de Cheryl, bien qu’il eu déjà essayé. Mais il redoutait la réaction de son père. C’est vrai qu’il lui avait promis de prendre soin d’elle, et qui sait ce que Carter aurait dit ou fait contre son gendre ? Peut-être qu’il lui aurait reprit Cheryl et Sidney? Ou même il aurait pu ruiner son affaire et le mettre au chômage. Ainsi ne pouvant plus assurer le remboursement du crédit de la maison, il se serait vu être mis à la rue. Alors pourquoi tenter le diable ? Bon d’accord il ne faillait par aucun moyen que les parents de Cheryl soient mis au courant. Sur ce coup là, Sidney lui rendait bien service, elle savait bien évidemment ce qu’il en coûterait s’ils l’étaient, mais elle avait toujours eu une affinité pour son père, supérieure à celle de sa mère, alors elle faisait en sorte de ne rien savoir. Et quand son grand père la questionnait sur l’attitude bizarre de sa mère, elle l’envoyait sur des fausses pistes. Telles que : « maman n’est pas très bien en ce moment » ou bien « Maman a appris la mort d’un proche à elle ». Cela marchait plus ou moins bien, mais ce qui était certain, c’était que carter se doutait de quelque chose mais ne faisait rien qui pourrait causer du tord à sa fille, un peu comme Neil. Cela coûtait tout de même à la famille car Neil savait une chose : mentir n’est pas une façon de vivre convenable, de plus il n’avait pas eu de conversation sérieuse avec sa femme depuis un bout de temps. Cela fragilisait leur relation et Sidney le savait, elle faisait semblant de n’avoir aucun sentiment. Mais pour elle, bien que sa mère la dégoutte, bien qu’elle ne la comprenait pas, elle était quand même sa mère. C’était dur pour elle de se rendre à cette évidence mais malgré cela l’idée de concevoir sa famille éclaté, lui donnait un poids d’amertume dans le ventre à chaque fois qu’elle y pensait. Cheryl était une « morte vivante alcoolisée » s’enfermant de jours en jours dans un complexe d’infériorité. Elle n’arrivait plus à communiquer avec Neil et Sydney et cela participait à sa descente aux enfers. Pour elle l’idée même de se voir réticente à toutes activité se déroulant à l’extérieur du domicile familial l’écœurait. Ce n’était pas comme si elle n’était pas consciente de sa position, bien au contraire. Cependant elle ne faisait rien pour s’en sortir, elle était paralysée par sa peur du monde. Ce monde qui avait fait d’elle ce qu’elle est maintenant. Pendant longtemps elle se disait dans sa tête : « pourquoi reprendre goût à la vie quand la vie n’a pas goût à vous reprendre ? ». C’est cette pensé, autant futile qu’elle soit, qui avait entraîné Cheryl dans ce vice de la paresse. Il aurait fallu qu’elle sorte, qu’elle voit du monde. Neil ne le savait que trop, mais avec son travail qui lui prenait tout son temps, il ne pouvait pas à lui seul combler ce vide que lui inspirait le désespoir de Cheryl. C’est pour cette raison qu’il avait décidé de prendre quelques vacances avec elle et Sidney. Il avait décidé ça juste un mois auparavant et s’était réjouit que cela plaise à Cheryl, qui avait pris cela comme une bonne nouvelle. Il faut dire qu’elle entretenait de bonne relation avec Janice, la mère de Neil. Alors depuis que Neil le lui avait annoncé, il avait vu s’opéré un certain changement dans l’attitude de Cheryl. Elle n’avait pas arrêté de boire pour autant mais elle s’était mise à écrire. Sidney avait constaté que le temps où sa mère était une loque rêvassant devant les chaînes de shopping à la télé, était finit. Maintenant, elle passait ses journées à repasser ou à faire le ménage en écoutant du jazz sur le mange disque que lui avait offert Neil, pour son trente-huitième anniversaire, l’année dernière. Bizarrement Sidney semblait indifférente à ce changement. Pour elle, tant que sa mère n’avait pas arrêté de « s’imbiber », comme elle disait, cela ne changerait rien à l’idée qu’elle se faisait de sa mère. Mais d’une certaine façon, cela commençait à lui redonner espoir, et Neil s’en était aperçu d’ailleurs.
Le mardi soir, la veille du départ, Neil et Cheryl avait fait l’amour trois fois. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu sa femme aussi épanouie. Ce soir là elle lui avait semblait redevenue elle-même, et pour lui cela lui avait valut de redevenir « son petit taureau ». C’était le surnom affectif qu’elle lui donnait, une fois sous la couette. Cette jouissance, Neil l’avait presque oublié, car lui et sa femme n’avait pas fait l’amour depuis des mois. Il s’était même surpris à la contempler dormir. Elle, sa créature idyllique, sa douce, son ange endormi auprès de lui. Il lui refaisait l’amour du regard puis se laissait emporter par le sommeil le tiraillant depuis qu’il s’était couché. Il se blottissait contre son corps dénudé, ramenant le drap de lin au niveau de leurs hanches, la serrant dans ces bras et fermant ces yeux dans le creux de sa nuque moite. Elle ne dormait pas mais peu importe, elle passait son bras par-dessus le sien et prenait sa main dans la sienne, regardant au dehors de la fenêtre le croissant de lune, donnant aux nuages des allures de bêtes imaginaires tout droit sortie d’un roman fantastique…
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Il faisait beau, Cheryl avait finit sa valise et la transportait jusqu’à la voiture. Sidney, elle, était sur la pelouse s’expliquant au téléphone avec sa copine. Crachant discrètement sur ses parents comme le font tous les ados de son age quand ils se voient non autorisé à sortir. Sa mère lui dit alors qu’elles allaient bientôt y aller et qu’il lui restait juste à prendre son sac à main dans le salon. Elle mit la valise dans le coffre en poussant un gros souffle remplaçant l’onomatopée symbolique « hoooiiiiisss !!! ». Mais soudain elle perdit l’équilibre et tomba sur ses genoux et se prit la tête avec ses mains. Elle cria violemment en se penchant lentement vers le sol. Sidney accouru aussitôt, lui demandant ce qui n’allait pas. Debout à coté de sa mère elle vit du sang s’écouler sur le bitume, sa mère saignait abondamment du nez. Des images traversaient l’esprit de Cheryl. Une multitude de flashs s’imposant à sa conscience, lui assénant des pointes de douleurs extrêmes. Dans une de ces images elle vit Neil mort dans un immense réceptacle entouré de créatures putrides. Cela ressemblait à une sorte de sacrifice dans un monde dépourvu de toute normalité. Dans son flash Neil était mort et sa peau était d’une couleur livide, délaissé de ses vêtements, il gisait là sur cette écuelle géante. Son visage était tout déformé, en particulier sa bouche ainsi que sa gorge, comme si quelque chose où quelqu’un s’était introduit en lui. Ses yeux étaient noirs et des varices de la même couleur en partaient pour s’étendre sur tout son visage. La vue de ce corps nu aussi abîmé et dans une posture tellement irréelle ne pouvait rien laisser croire à Cheryl. Elle ne pouvait nullement deviner que c’était son mari qu’elle avait vu, mais le sentiment que ce fut lui, était une évidence. Comme si elle le savait déjà, comme si ce flash n’était pas qu’une image soudaine apparaissant à son esprit, c’était bien plus que ça. C’était comme une prémonition, une vision du futur. Et cela s’était gravé en elle. Digne d’un tatouage mais pour le cas c’était une inscription mentale. Les mains écartés et posé à plat parterre, elle se remit et se leva. Sa fille était toujours à coté d’elle, paniquée et hystérique, ce qui ne lui ressemblait pas du tout.
- Maman ! Lui dit-elle. Ca va ? Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu te sens bien ?
- Ca va je vais bien ne t’inquiète pas, c’est juste que… Mais sa fille lui coupa net la parole.
- Mais maman, tu saignes ! Dit-elle sur le ton de la contradiction. Sa chemise blanche était imbibée jusqu’au pantalon et une flaque de sang se trouvait être sur le sol, d’une couleur opaque. Cheryl la regarda brièvement sans même répondre à sa fille qui à coté d’elle s’inquiétait. Mais à l’instant où elle y posa le regard, elle cru y voir le visage de Neil. Elle eu un mouvement de recul et Sidney lui mit la mais sur l’épaule et lui dit :
- Maman…Mais dit moi ce qui ne va pas bon sang ! Dans sa tête Sidney était toute chamboulée. Elle n’avait jamais vu sa mère dans un état pareil, bien que par moment elle perdait le contrôle, jamais ce ne fut à ce point. Les bras le long du corps, la tête baissée en direction de la flaque de sang et ses longs cheveux lisse et châtains cachant son visage, Cheryl entrouvrit les lèvres et tourna sa tête vers sa fille. Son visage était immaculé se sang mais le peu de peau non souillé était d’une pâleur cadavérique, de plus son regard était froid et distant. Ce même regard se posa sur Sidney et les lèvres de sa mère laissèrent apparaître un rictus clownesque, montrant une dentition rougeâtre et abîmée.
- c’est sûrement l’alcool ma puce… Non ? dit-elle à sa fille sur un ton plutôt ironique. Sidney était stupéfaite, non seulement elle n’avait jamais vu sa mère dans cet état mais de plus c’était elle qui faisait usage du persiflage face à elle. C’était comme si elles avaient échanché leur rôle dans une pièce de théâtre sordide. Elle retira sa main de l’épaule et recula, comme prise de panique par cette situation jugée anormale. Dans l’instant d’après Cheryl fronça les sourcils et son sourire s’effaça immédiatement.
- Fais-moi le plaisir de prendre le tuyau d’arrosage pour enlever le sang du bitume s’il te plait, que diraient les voisins s’il le voyaient ? Et dépêche-toi tu veux ! Pendant ce temps je vais me changer.
Ces quelques mots avaient été prononcé sur un ton calme mais pourtant si distant. Cheryl était repartit à l’intérieur quasi instantanément et Sidney l’avait regardé, choquée. Il commençait alors à neiger…
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Le vent faisait tournoyer milliers de flocons et certains tombaient dans la flaque de sang pour s’y perdre à jamais, prisonniers du temps. Sidney, elle, était restée là, suspendue dans un silence que la mort jugerait idyllique. Le regard toujours porté sur l’entrée de la maison, comme si elle s’attendait à y voir sortir un monstre, en quel cas sa mère. Mais une légère bourrasque de vent fit voler son écharpe qui se déroula de son coup pour voltiger quelques mètres plus loin. A cet instant précis elle lui coura après et la remis fermement sur elle puis alla derrière la maison pour dérouler le tuyau d’arrosage comme le lui avait ordonné sa mère. Ce qui était drôle, c’était que Sidney n’avait même pas pris le temps de la contester, comme elle l’aurait fait auparavant. Elle s’était contentée d’acquiescer tout en empoignant sa mère du regard. Etait-ce normal ? Sidney arrivée devant le robinet du jardin, se posait cette même question. « Et puis bon je m’en fiche, se disait-elle, elle a qu’à crever cette pute, c’est pas moi qui vais me soucier de sa santé, aussi bien mentale que physique. Il manquerait plus que ça ».
Le tuyau était branché mais le robinet était gelé et Sidney avait beau forcer, la molette ne bougeait pas d’un poil. Elle fit le tour de la battisse pour prévenir Cheryl mais quand elle arriva devant, sa mère fermait la porte d’entrée.
- Maman, le robinet est complètement…
- C’est pas grave, allez monte dans la voiture on y va. Lui lança-t-elle sur un ton enjoué.
- Mais le sang, comme tu l’a si bien dit les voisin vont le voir. Répondit Sidney sur un ton légèrement ironique. Mais sa mère en fit autant :
- Au cas ou tu ne l’aurai pas remarquer Sidney, il neige, et si tu réfléchie ne serait-ce qu’un moment tu pourrais te douter que la neige va recouvrir la flaque ? Non ? Sidney était subjuguée. D’un point de vue extérieur on aurait pu penser que la mère avait trouvé le bon moyen d’avoir le dernier mot avec sa fille. Mais ce n’était pas vraiment le cas. Sidney lui répondit tout doucement :
- Oui maman. Comme si sa mère lui avait dit qu’elle aurait un bonbon si allait faire ses devoirs. Mais hélas pour elle, sa mère lui rengaina un petit sourire et repartit vers la voiture. Elle rangea la valise correctement dans le coffre et ce sans trop de mal puis monta à l’avant. Sidney était déjà montée et regardait à travers sa fenêtre, les bras croisés. Cheryl alluma le contact mais recommença par deux fois à cause du froid. La voiture quitta l’allé puis s’engagea sur la route, crachant un gros paquet de fumée blanche. La voiture s’éloignait peu à peu, disparaissant dans la pénombre blanchâtre de l’averse de neige. Les pelouses étaient devenues de parfaites matelas de neiges amoncelées, ainsi que le bitume de l’allé des Smith. On ne pouvait quasiment plus distinguer l’herbe du goudron sauf leur allé, car au beau milieu de la neige qui la recouvrait, une tache rouge bordeaux gisait là. La neige tombée dans le sang n’avait fait qu’accentuer son épaisseur, et maintenant c’était une patte faisant virer au rouge la couleur de la neige l’entourant.
Une main caressa mon visage, délicatement mais pourtant si vite. Mes yeux restaient fermés par crainte de découvrir mon agresseur si doux et si attentionné. Mon corps, endolori, était étendu sur des gros galets et mon bras droit me faisait horriblement mal.
Ou étais-je ? La peur d’entrouvrir les yeux retenait la réponse. Je revoyais ma chute dans le ravin, et ce incessamment comme si je participais à une devinette mentale. Devinette à laquelle je devais trouver la fin d’une histoire. Je n’étais pas mort ça c’était sûr, mais par contre j’y avais réchappé de peu. Ce qui me perturbait le plus, c’était cette petite fille que j’avais vu juste avant de chuter. Qui était-elle ? Est-ce que je la connaissais ? Ce fut drôle car l’ombre d’un instant, en tombant de tout mon poids dans le vide, j’avais cru reconnaître ma fille sidney. Mais cette dernière n’avait que seize ans tant dit ce que la gamine n’en avait que huit où neuf tout au plus. La chose effroyable était qu’elle lui ressemblait tellement, traits pour traits, regards pour regards. Cela me glaçait tellement le sang que je ressenti alors une sorte de peur tenace, s’employant à rendre mes pensées confuses et impatientes. Garder le contrôle fut difficile car les circonstances dans lesquelles je me trouvais étaient peu compréhensibles. Cette situation était comme un mauvais cauchemar dont on ne se souvient plus une fois réveillé, des images incroyables fabriquées par la seule volonté d’une parcelle de notre conscience. Mais quand on y repense à deus fois, dans les moindres rêves que l’on ait pu faire, jamais n’est apparue quelconque douleur. Une douleur si réaliste empoignant notre corps de toute sa consistance, se mêlant à des sentiments que le songe ne connaît ni d’Eve ni d’Aden. Si les rêves manquent des fois de cohérence, s’ils ne sont qu’une représentation éphémère et irréaliste des problèmes de notre existence, sur l’instant ce n’était pas du tout le cas. Et puis s’y est-on déjà surpris à fermer les yeux ? Moi non, et ce fut ce qui m’aida à me rendre compte que je ne rêvais pas.
Quelques minutes s’étaient écoulées, la main froide mais si douce avait interrompu toutes caresses. Je pris sur moi, et pris la décision d’entrouvrir les yeux pour voir ou est-ce que je me trouvais, en laissant de coté mes craintes d’être happé par mon imagination, alors débordante.
Même les yeux fermés, je m’étais révélé perspicace. J’avais entendu les flots d’une eau vive chatouiller mes oreilles et puis bien sûr mon corps crispé, était allongé dans la douleur d’une eau glacée, stagnant dans les galets.
Je me trouvais dans une sorte crique sombre. Le fond du ravin dans lequel j’étais tombé était en fait un cour d’eau, s’écoulant au travers de deux parois rocheuses. Sa profondeur était immense car j’avais du mal à distinguer la lumière du jour. Surtout que le précipice était assez exigu et voilé par de multiples branchages poussant sur les flans. Ces même branchages avaient du freiner ma chute parce que mon corps tout entier était parsemé d’éraflures et d’écorchures. J’étais tombé dans l’eau et le courant m’avait sûrement déposé sur cette petite plage de galets. Je relevais le haut de mon corps pour me mettre en position assise en m’aidant de mes deux bras, quand une douleur subite me traversa le bras gauche. Je vis alors celui-ci complètement déchiqueté, l’os de mon avant bras était sortit de mes chairs, et ma peau, lacérée, s’était séparée anarchiquement de mon membre saignant abondement. Je perdis l’équilibre et retombais lourdement sur mon dos douloureux. J’eus sur l’instant, comme l’impression de perdre connaissance, mais cette douleur atroce me rappela à l’ordre. Elle fut si tenace que je serais mes deux poings de toutes mes forces. Je fus choqué quand, en tournant la tête en direction de ma blessure, je vis que ma main gauche n’avait pas du tout bougé. Mon bras qui était alors démis, ne répondait plus de ma volonté. Ce fut difficile de réfléchir à que faire en ressentant se mal-être si physique. Que devais-je faire ? Est-ce que j’étais encore capable de me relever ? Le seul moyen de le savoir était de m’y employer, et vite, car je perdais beaucoup de sang. Malgré la souffrance, je me redressa et me mis sur les genoux en prenant appuis sur ma main droite. Mon bras gauche n’était retenu au reste de mon anatomie que par un épais lambeau de chair violacée. Il pendait telle une cuisse de poulet que l’on aurait désossé de son logement, tordue, inanimée et putride. La vue de cette forme sanglante me fit vomir. Mon vomi fut éjecté dans l’eau semi rougeâtre et se dispersa dans celle-ci.
C’est drôle mais dans des occasions pareilles, on sait toujours plus où moins quoi faire. Je déplaçais mon équilibre sur mon fessier et utilisais ma main libre pour fouiller dans mes poches. L’ennui était que mon jean était très serré. Cela ressemblait à une sorte de périple, pour arriver à glisser mes doigts dans le peu d’espace que représentaient ces poches. Du bout des doigts je parvins à pincer mon canif qui s’extirpa plutôt lentement du tissu. Une fois l’outil en main j’essayai de sortir la lame, mais ce n’était pas si facile de le faire que d’une main. Une dizaine de minutes plus tard ce fut fait. Ce que j’allais faire, en revanche allait être plus difficile pour moi. Mon canif n’était pas très tranchant, il faut dire que je ne m’en servais pas souvent, c’était un vieux couteau que m’avait offert Sidney l’année dernière. Joli cadeau, d’accord, mais d’une qualité pour le peu assez douteuse. Il fallait bien que je coupe le peu de chairs retenant mon bras au reste de mon anatomie. L’avenir de ce dernier était déjà fichu, j’étais perdu près d’un village isolé, j’avais du mal à me mouvoir et de plus je n’avais pas de glacière pour éviter qu’il ne se détériore. Alors il valait mieux se résoudre à l’idée que pour le reste de ma vie j’allais être manchot. Bien sur l’idée serait bonne si on pouvait savoir l’issue de mes des aventures. Pour survivre, il fallait vite rejoindre la route qui se trouvait tout en haut du gouffre, et ce ne serait pas une sinécure si je possédais toutes mes capacités physiques. Hélas la douleur qui traversa mon être au moment où je sectionnai mon membre, tombant dans l’eau glacée me rappela que cela allait en être une. La nausée s’interposa entre moi et ma volonté à sortir de cette macabre situation. Cela ne dura que quelques secondes mais en regardant tout autour de moi, en voyant tout le sang que je venais de perdre, l’équation me parue flagrante. Si je ne me dépêchais pas à vite me faire un garrot et remonter tant bien que mal de ce trou, plus jamais je ne reverrais ma famille. En réfléchissant à cela, mon couteau toujour empoigné, mon avant bras gauche commençant à se laisser flotter entre les rochers, le regard dans le vide, un bruit d’éclaboussures et de grognements sourds me sortirent de ma turpitude. Non loin de là, à une bonne soixantaine de mètres au moins, en amont du cours d’eau, un ours chassait dans les remous. La vue de cet animal majestueux mais pourtant si effrayant me pris au ventre. Je fus d’une efficacité redoutable, ma chemise s’était presque enlevée d’elle-même et les complications pour la nouer autour de mon bras, inexistantes. Même la douleur ne fut qu’insignifiante, par rapport à la peur que j’avais que le mastodonte ne me renifle. Je repris le canif qui s’était logé entre de gros cailloux et me mis sur mes jambes frêles. En commençant à marcher difficilement entre les rochers je perdis à peine l’équilibre, ce qui me valut de laisser tomber mon canif dans l’eau dans un bruit liquide. Je me baissai pour le ramasser, mais une fois la tête près de l’eau, je vis que l’animal m’avait repéré et s’était mis en tête de me poursuivre, vu qu’il venait rapidement en ma direction. Au diable le canif, je couru comme un fou ne sachant même pas ou je mettais les pieds. Mais ou bout de quelques mètre une pierre se délogea et me fit tomber lourdement sur un tapis de branches pourries. Au moment de ma chute un retentissement sonore se fit entendre. Ce fut comme l’addition de milliers de cors de chasse sonnant simultanément. De plus la nuit était tombée d’un coup, en à peine quelques secondes. Plutôt étonnant me dis-je, mais je n’avais pas oublié la nature de l’être qui me poursuivait alors. Un grognement inaudible m’aida à ne pas oublier qu’il était encore derrière moi. Par contre le grognement que je venais d’entendre ne ressemblait pas en tous points à celui que pourrait faire un ours, autant enragé qu’il soit. En appuis sur mon bras droit je me retournai et fus stupéfait pas ce que je vis. Ce n’était plus un ours qui se tenait sur ses deux pattes arrière, mais une sorte de monstre ayant vaguement l’apparence d’un ours. Des lambeaux de fourrure s’étaient arrachés de son corps difforme et pendaient sur ses flancs, ces yeux étaient rouges sang et paraissaient briller dans la pénombre. Une multitude de petites cornes avaient poussé sur son échine mais surtout, de tout son corps des espèces de petites aspérités laissaient s’évacuer une matière rougeâtre et gluante, ainsi que de sa gueule. En regardant cette dernière je m’aperçu que sa langue était d’une forme quelque peu étrange. Elle s’était épaissie et allongée, et en son bout, s’était divisée en une dizaine de petites langues possédant de minuscules dents sur leurs contours. Au beau milieu de ces petites langues mouvantes se trouvait un trou cerclé de dent lui aussi, et dégoulinant de matière visqueuse. L’image que présentait cette bête gisant au milieu de la rivière, avec en arrière plan la forêt sombre éclairée par un horizon aux couleurs chatoyantes, était effroyable.
Je n’avais plus peur, se fut l’instinct de survie qui prit le relais. Je me mis debout tout en continuant à fixer du regard le monstre, qui bizarrement, ne semblait plus vouloir me poursuivre. Il restait là, faisant virevolter sa langue affreuse, cette dernière fouettant l’air violement. Peu importe, il fallait partir. Soudain au moment ou je quittai la bête du regard et que je me retournai pour reprendre ma fuite je fus surpris. La petite fille qui m’était apparue lors de ma chute dans le ravin, se tenait là devant moi. Et effet je ne m’étais pas trompé, cette petite fille était bien Sidney à l’âge de neuf ans. Mais comment cela se pouvait-il ? Elle était là devant moi toujours habillée de la même façon, la tête penchée sur le coté, la peau livide d’une couleur blanchâtre laissant apparaître plusieurs varices et vergetures sur l’ensemble de son visage. Mais ce qui me fit peur au plus haut point était que ses yeux étaient entièrement noirs, un noir profond et intense. Et de ses yeux s’écoulait des larmes ayant la même couleur et la même consistance que celle du mazout. Ces larmes s’écoulaient sur ces joues chétives et tombaient dans l’eau faisant un bruit de crépitement comme si ce fut de l’huile bouillante. La petite fille entrouvra ses lèvres bleuies. Je me concentrai sur les mots qu’elle allait prononcer et sentis tout à coup une chose glaciale se posant sur ma poitrine. En baissant les yeux je vis sa main qui était rentrée dans mon torse comme dans du beurre. Mais le sang ne coulait pas. Mon regard se reposa sur son visage mais ma vision devenait de plus en plus floue. Mais paupières devenaient aussi lourdes que ma peur en l’instant présent. J’étais en train de sombrer dans l’évanouissement quand la dernière chose que je vis fut horrible, le corps de la petite fille fondait comme le ferait une bougie. Sa peau dégoulinait sur ses vêtements et tombait dans l’eau. Ma vision s’obscurcit alors et ma tête ainsi que mon corps basculèrent en arrière. Tombant dans l’inconscience la plus pure…
Sidney se demandait ce qui avait pu se passer à leur départ, se remémorant la scène mîntes et mîntes fois dans sa tête. D’un coté elle avait envie de comprendre les agissements de sa mère mais d’un autre coté tout cela lui importait que peu. Cheryl avait totalement changé de caractère en l’espace d’une dizaine de minutes. De nature à subir et non à prendre les devants avec l’autorité correspondante, elle avait fait naître un certain espoir chez sa fille. Pour une fois qu’elle lui tenait tête, Sidney voyait cela comme un changement certes, mais un bon. Ce fut pour elle une amélioration, que ce soit pour elle-même où pour l’avenir. Revirement de situation, sa mère tenait les rennes dorénavant. Mais une question trottait dans sa tête, elle se demandait pourquoi Cheryl était tombée sur le bitume. Que lui était-il passé par la tête à ce moment là ? Ce n’était pas bénin, elle avait quand même saigné du nez, et pas qu’un peu en plus.
Sidney avait bien l’envie de lui demander pourquoi ci, pourquoi ça, mais l’ambiance dans la voiture était d’une lourdeur accablante. Cheryl était concentrée sur la route, fixant celle-ci sans cligner des yeux, sans avoir ne serais-ce qu’un soupçon d’attention pour sa fille, qui elle contemplait, muette, le paysage enneigé au dehors. Cela faisait presque près de deux heures qu’elles roulaient ainsi, dans les remous d’un hiver taciturne qui rendait la voiture minuscule dans sa blancheur opaque.
« Merde j’aurais dû aller pisser avant de prendre la voiture, cette conne n’est pas près de s’arrêter à mon avis » se dit Sidney regardant brièvement sa mère du coin de l’œil. Mais au moment où elle reposa son regard sur la route Cheryl lui dit alors :
« - On va devoir s’arrêter pour faire le plein ma puce ; j’ai carrément oublier de le faire avant de partir. Comme ça si tu as envie d’aller aux toilettes…
- Euh… oui si tu veux. Répondit Sidney calmement mais avec une pointe d’anxiété.
- Ce n’est pas que je le veuille, c’est juste que la voiture en a besoin c’est tout. Et puis de toutes façons moi aussi j’ai envie de faire une pause. Ca se voit que ce n’est pas toi qui a le volant. Dit-elle avec un sourire niait en regardant sa fille bêtement.
- Mais maman je ne t’ai rien dit, moi aussi j’ai envie de faire une pause. Je commence à avoir les jambes ankylosées. Et s’il faut faire le plein c’est normal, arrête de t’exciter comme ça. Rétorqua Sidney à sa mère semblant vouloir faire valoir ces droits de fille sur un ton posé.
- Mais je ne m’excite pas Sidney, c’est juste que tu pourrais être un tout petit peu plus joyeuse, je sais bien que cela ne te plait pas du tout, le fait de venir avec moi mais ce n’est pas en faisant la gueule que le voyage se passera mieux. Tu penses pas ? Répondit sa mère sur un ton convainquant. »
Sidney était subjuguée intérieurement, le comportement de sa mère était de plus en plus bizarre.
« - Tu peux regarder sur la carte, voir le village le plus proche ou l’on pourrait s’arrêter un moment, s’il te plait ? » La pédagogie était alors du coté de Cheryl.
« - Euh, oui, bien sûr maman. Dit Sidney ironiquement à sa mère. »
demonia le 28-11-2007 à 10:25:28 #
Oui tu ecris tres bien et tu decris si bien la douleur de la rupture... On a toutes et tous était au moins une fois Marie....
petitpierre le 10-07-2007 à 23:52:56 # (site)
Je te remercie, aurore, tu gentille.
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