VEF Blog

Titre du blog : LeTTrE à Ma MuSe
Auteur : petitpierre
Date de création : 10-07-2007
 
posté le 02-11-2008 à 20:59:42

Cobat mental

 

 Bonjoir tout le monde!


Je vous offre un billet de voyage dans le temps!!

Destination: ma tête! :mrgreen:
Epoque: adolescence 2eme décan  :o
Durée: environ cinq déglutitions salivaires  :-X
Recommandations du capitaine: 
"Quelques perturbations sont à prévoir, rien de bien méchant. Attendez-vous à voler sur l'incompréhensible, quelques fautes viendront peut-être gêner la vue. La température extèrieure est de 12° patate. En espérant que vous soyez à votre aise, le capitaine de bord et sont équipe vous souhaite un agréable vol." 8)


Combat Mental




   Je te pris de te taire Timidité ! Qu'as-tu donc fait pour avoir la parole, toi même qui ne peux te permettre d'entrouvrir les lèvres sous peine d'omettre ta signification. Tu n'es plus rien pour moi. Que te dire de plus ? Les choses ont changé, et ce n'est pas grâce à ton étroitesse d'esprit. 

Pendant longtemps tu m'as hanté et privé de toute satisfaction. Tu m'as coincé dans une substance dénuée de sens, de rythme. Et à chaque fois que mes gestes ou mes paroles dépassaient ma volonté, tu immolais leur avenir par ta propre volonté . Je ne savais que faire quand tu prenais les devants, sur le chemin de ma vie. Ta grande cape aux couleurs de sinistres peines me voilait la vue, m'empêchant de voir plus loin que mes premiers pas.

Si l’océan fut ton territoire, à chaque fois que je trouvais une sirène sur mon chemin, dans ma tête  Confiance prenait l'eau. La sirène s'en allait et moi je restais systématiquement au fond de toutes choses. De ma vie, de mes espoirs, de mes sourires. Tu générerais des perles d'eau tièdes sur mes joues cantatrices de mon moi intérieur, mon vague à l'âme en déroute. Tu faisais de moi un mauvais marin du savoir faire en haute séduction. 
Je ne savais pas naviguer et alors? Tu n'es pas faite que de larmes salées. Tu aurais pu faire un effort et te sécher rien qu'un peu pour essuyer les miennes Au lieu de ça tu t'es empressée d'appeler ton amie Déprime. Elle qui sait si bien nager pour me couler dans mes maux. Son aide fut bien précieuse je l'avoue volontiers, mais cela n'a pas suffit. Déprime, malgré elle, n'est pas très bonne en apnée. Elle est vite remonté à la surface de l'oubli. Tu me retenais donc toute seule, croyant pouvoir m'asphyxier. Tu as essayé alors de me parler, de me faire entendre raison. Mais sans résultats, car tu aura beau faire, je ne te comprendrai jamais, toi et tes acolytes.
Oh tu peux m'envoyer la Haine, elle est très forte, très résistante et endurante, mais dommage pour toi, elle a peur de l'eau et ne pourra jamais évoluer dans tes méandres amères. Je suis même sûr que si tu lui apprenais à nager, elle coulerait aussitôt du fait de sa lourdeur. Et même si tu lui apprenais à tenir la barre, elle aurait vite fait de percuter le silence flottant sur ta peau. Que faire d'elle et à quoi sert-elle? Et bien laisse la où elle est, cette peste est versée dans l'art de l’averse. Elle ne connait que ça, elle est si nombriliste qu'elle ne t'aiderait pas de toute façons.

Un jour j'ai cru que les dernières bulles d'air s'échappaient de ma bouche. Ton eau était devenue si trouble dans ma vie que je n'avais pas vu le Doute s'approcher. Tu avais été si mesquine sur ce coup-là. Employer le Doute, lui ce roublard qui sait se faire si discret dans ton emprise. Mais hélas pour toi, la Chance  se promenait aussi dans le grand océan de mon destin. Elle naviguait en père peinard dans un petit sous-marin, où était écrit dessus, un mot que je ne connaissais que de vue, car l'ami dictionnaire me l'avait déjà montré. Il y avait écrit le mot Amitié avec une peinture plus vieille que moi. La Chance passait par là et en a profité pour prendre le Doute avec elle, lui disant de l'accompagner au casino, avec elle il ferait fortune. La Chance qui était une magicienne à ses heures, en avait profité pour me donner furtivement la panoplie du parfait petit combattant. D’ailleurs la Chance je ne l'ai jamais revue, j'aurais bien aimé la remercier c'est dommage, mais depuis, j'ai toujours l'impression qu'elle me suis. Grâce à elle j'ai pu me défaire de tes liens. Tu es restée au fond et moi je suis remonté à la surface à l'aide de ma Volonté qui ne m'avait pas quitté et m'avait même donné des palmes. La remonté fut longue et difficile pour moi car tu épaississais l'eau au fur et à mesure que je me rapprochais de Confiance, ma petite embarcation. 
D'ordinaire ma Volonté avait des ailes, mais il est vrai qu'une fois plongées dans l'eau, elles ne lui servent à rien. Je stagnais entre maux et méduses sentimentales. Dérivant au grès des courants de mon existence, bleuie par le manque de Bonheur, intrigué par d'autres tempêtes océaniques rugissant non loin de là.
C'est alors que ma vie bascula. Amitié le sous-marin commandé cette fois par ma Folie, resté muette et cachée de moi jusqu'à présent, venait dans ma direction à toute vitesse. Toi tu le détestes depuis fort longtemps, pauvre de toi tu as lâché prise et j'ai pu m'accrocher à l'Amitié, zigzagant inconsciemment entre tes abîmes. Ensemble nous avons pris de la vitesse et sommes allés voir d'autres fonds marins, rigolant tous les trois comme d'insouciants enfants. Cela n'a duré hélas que peu de temps, mais les deux compères m'ont  déposé non loin de confiance.
Tout ceci s'est passé il y a un petit moment déjà, depuis je reste à flotter sur toi, dans ma petite barque, attendant que les chalutiers de l'amour me récupèrent enfin. Souvent tu as provoqué d'énormes vagues de nostalgie, armées de tempêtes mélancoliques, mais en vain. Moi je te parle mais tu ne réponds pas, tu espère juste un jour me refaire chavirer.
Je voudrais te dire une chose importante : si je devais chavirer un jour, ce ne serait pas pour recommencer un dur combat avec toi, mais plutôt pour sauver une sirène prisonnière d'un chalutier fou. Mais toi cela t'es égal et je le sais, je dois juste attendre et me méfier de toi et de tes tentacules vicieuses. Car bientôt je l'espère, j'apercevrai une petite lumière sur l'horizon, et alors ma vie prendra un sens, tu disparaîtra dans l'oubli d'une époque révolue, n'embêtant plus que mes souvenirs amaigris par le temps. Un temps impitoyable mais parfois guérisseur. Mais en y réfléchissant, je me dit que tu ne me lâcheras jamais car une fois sur la terre ferme, j'aspirerai à passer un week-end à la mer...