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Titre du blog : LeTTrE à Ma MuSe
Auteur : petitpierre
Date de création : 10-07-2007
 
posté le 02-11-2008 à 20:46:48

Lieu de perdition

 

 

 

 

 

Le vent souffle dans une nuit éclairée par une lune livide. Le portail, agité par le vent grince faisant acte de sa voie métalique. Étant quasiment la seule chose gênant le silence dans le sommeil des tombes. D'ailleurs les fleurs prisonnières de leur vase semblent si muettes. Mais pourtant, les regardant, mon imagination les fait se mouvoir dans l'obscurité. Leurs couleurs ternies par la lune s'étandent sur le marbre glacé. La fleur discrète se meux dans son ombre chétive. Autours de moi les fleurs, belles au soleil, sont l'armée du silence gardant ce lieu de repos éternel.

Au fond de l'allée la fontaine coule, couleur sanguinolante, sans bruits aucun, dans un bassin opaque reflêtant la froideur de ces architectures funérères. Les arbres autours mêlent leur chant pour donner à cet instant, si solenel pour ma peur, l'ambiance d'outre tombe. De plus, mes pas dans le gravier composé de minuscule cailloux mêlé de mousses et de lickens, doivent sûrement perturber leur sommeil si léger.

Le bois renferme la chair bleuie par le temps et la quiétude, mais laisse les flots de paroles s'amonçeler aux oreilles puante d'êtres endormis. Et ce, le jour, mais la nuit le calme et l'humidité les mettent dans des états furibons. La colère équarlate leur fait ouvrir leurs yeux fondus dans leur noir exïgue. Le bois est gratté et la fiante s'abime d'échardes dans l'inconscience la plus pure d'un moment d'auto-torture. Au travers des rangés de blocs si lisses et sous la terre, j'entends les coups sur le bois, les gémissement difficiles. La terre et le marbre, lourds, sont deux remparts à l'igniominie, scellant les mort dans leur solitude nocturne. Mais je me dis que certaine de ces tombes ne sont pas si lourdes que je ne le pensait auparavant, car dépourvues de marbre ou de granit, la terre y est si légère. Le réceptacle s'ouvre et la terre s'affaisse. Monsieur le cadavre sort de sont imobilité car madame la mort semble si contradictoire sur l'instant. Une main aparaît de la terre remuée. Une main crispée noirçie par les mois d'isolation nauséabonde. Elle tire un corps macabre animé par une force obscure enemie du dieu si bon, mais pourtant sa jumelle. Des lambeaux de chair tombent dans l'herbe mouillée par la rosé nocturne, et l'homme oublié se lève, cherchant appuis pour ses os liés de demi-chair et de vieilles étoffe déchirées transperçant sa vie perdue de jadis.

Mes pas reculent et les corbeaux, cachés jusqu'alors s'élancent de la chorale des arbres et se posent sur les tombes vibrantes. Ma vision se floue et mes gestes se ralentissent, je suis absorbé par cette vison grotesque. Les squelettes de muscles dépeussés m'entourent me montrant du doigt. Semblant m'accuser de profanation moi le noctambule visiteur de tombes. Curieux mais si effrayé par ces être morbides. Je ferme les yeux et en les réouvrant le silence a repris ses droits d'empereur nocturne. Les tombes sont intactes et moi je me trouve dans délire anormal que je ne comprends point.