posté le 22-11-2007 à 14:28:57
Royaume Perdu
Bien souvent quand l’obscurité s’étale et envahie le jour, nous ressentons tous une certaine angoisse. Comme si ce dernier était fini et qu’il ne se lèverait plus jamais. La nuit étant le symbole de nos peurs les plus secrètes. Car tout simplement le stéréotype de l’inconnu. L’homme a peur de ce qu’il ne connaît pas. Rien que l’idée de se promener en forêt la nuit lui procure quelques frissons, révélateurs de cette angoisse.
Que révèle la nuit, sinon le manque de luminosité sur une nature à demi endormie. Les monstres et autres démons de notre enfance se cacheraient-ils dans la pénombre ? Le noir est-il la couleur du malin ? Les loups-garous s’amuseraient-ils à grogner, en fixant la lune à la lumière opaque, éclairant les moindres abîmes de la nuit ? Se pourrait-il que je croise le cornu sur les coups de minuit, et qu’il lâche ses chiens de l’enfer pour qu’ils m’éviscèrent goulûment ? Ma peau laisse transparaître la peur, une peau recouverte de sueur froide. Mes yeux me piquent. Quels sentiments ressentirions-nous si une nuit, nous nous réveillâmes au beau milieu de nulle part ? Un endroit sombre, froid et humide comme si nous nous trouvions dans la gueule du diable. Quelles seraient nos réactions ? Sombrerions-nous dans une hystérie passagère ? Casserions-nous nos sentiments immobiles pour nous sortir ce cette pièce de théâtre macabre ? Si des ombres passaient furtivement baissant la tête comme pour ne pas être vues. Serions-nous capable de nous dégager de notre paralysie mentale ?
La vie est pleine de faits s’expliquant dans la négation. Le refus d’avouer que les rêves des enfants, de leur imagination, sont réels. Le refus d’ouvrir les yeux quand, dans notre logis, nous entendons des bruits suspects. Ne serait-ce pas merveilleux d’arracher les yeux révulsés des petites filles ayant du sang s’écoulant de leur bouche ? Les plus pures représentations de notre peur intime.
Levant leurs bras, les hommes morts nous hantent dans nos songes, le placard renferme le croc mitaine et sous le lit de bouclette, le clown fou veille dans le noir, ses yeux implacables grands ouverts.
Tapis dans notre conscience, l’imaginaire sale et fou, guette le moment ou il pourra s’en aller. Pour moi, cela ne s’est jamais fait. Sans pour autant croire que tout cela existe, sans pour autant cautionner la fantaisie morbide mais réelle, mon âme, souvent de noir vêtue me conseille souvent de me méfier des fantômes, passant discrètement dans ma vie.
Pourquoi les visions que l’on a durant notre enfance disparaissent au fur et à mesure que le temps nous alourdi ? Tout simplement parce que nous subsistons dans un monde qui chasse les rêves comme la peste. La guerre de l’imagination s’est déjà déclarée depuis plusieurs décades d’années. Les hommes vivent sans aucun sens, sans destinations spirituelles. Le noir pour moi, n’est pas le reflet du mal, il n’est que sa couleur attitrée par l’humanité tout entière, le reflet peut-être, mais le reflet d’un blanc soit disant si pur, trop longtemps imposé. Ma vie ne serait pas ce quelle est sans ces cauchemars sinistres aux tons mélancoliques. Mais paradoxalement, à cause de notre manque de discernement, l’imagination est en voie de disparition…